Arthur Rimbaud
"Ma Bohème" (1870)
una poesia amata particolarmente da Sviatoslav Richter
(si veda "In viaggio con Svjatoslav Richter" di Valentina Chemberdij)
"Ma Bohème" (1870)
una poesia amata particolarmente da Sviatoslav Richter
(si veda "In viaggio con Svjatoslav Richter" di Valentina Chemberdij)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !